J’ai testé une semaine de jeûne Buchinger, en solo

Trois ans après mon burn-out, et la fin de mes formations en vue de ma reconversion, je ressens le besoin de faire le vide, d’une pause dans ma vie, qui va parfois un peu trop vite, et d’un espace de calme, tant à l’extérieur qu’en moi-même.

Mon désir est de transmuter mes dernières appréhensions en une belle énergie, pour me lancer pleinement dans l’aventure de l’entrepreneuriat.

Il existe des séjours en groupe de jeûne et randonnée, mais ma petite voix le souffle d’y aller seule. Je déniche la perle rare, en Dordogne, une maison en pierre, entourée par 6 hectares de chênes verts, un véritable havre de paix, surtout pour une éco-coach !

Je me fais accompagner à distance, par Vincent Devoreix, un ami naturopathe et spécialisé dans ce type de séjour.

La semaine précédant le jeûne, il est primordial de pratiquer une descente alimentaire.

On supprime progressivement, le café, le thé, l’alcool, le tabac, le chocolat, la viande, le poisson, le sel, le sucre, les plats industriels, les œufs, le fromage, les légumineuses, les farines et les céréales. Les deux derniers jours précédant le jeûne, on se limite aux fruits et aux légumes, en réduisant les quantités.

Personnellement, l’arrêt du café m’a causé une violente migraine. Je doute fort que je reprendrai cette habitude après le jeûne.

J-1, je me sens prête pour entamer cette semaine de jeûne selon la méthode Buchinger.

Voici le programme quotidien que je vais suivre :

  • Au réveil, préparer un jus de citron avec du gingembre râpé et de l’eau tiède pour stimuler mon organisme.
  • Le matin, consommer un quart de verre de jus de légumes et de fruits (trois quarts de légumes et un quart de fruits préparés à l’extracteur), complété avec de l’eau.
  • Le soir, prendre d’un bouillon de légumes pour apporter un réconfort, surtout psychologique !
  • Eau (Mont Roucous) et tisanes à volonté.

Voici les légumes et les fruits que j’ai “bu” pendant mon jeûne : carotte, betterave crue, épinard, patate douce, pomme de terre, choux rave, fenouil, panais, navet, champignon, poireau, pomme, poire et les épices : curcuma, cardamome, canelle, gingembre.

Jour J – Direction la Dordogne, quel plaisir de parcourir cette région magnifique, si riche. Ça donne envie d’aller se perdre dans les petits chemins…

Je découvre ma charmante cabane au cœur des bois. La maison, rénovée avec beaucoup de goût, d’amour et de savoir-faire, offre un petit cocon parfait au milieu de la nature et des animaux (je suis sur le territoire des chevreuils). Mon chien, Yoku, est tout aussi enchanté que moi !

Seul bémol, il fait froid, dehors mais aussi dedans, heureusement, j’ai une magnifique cheminée qui compense cela.

Sur les conseils de mon naturopathe, je prends du Chlorure de magnésium et j’utilise un bock à lavement pour vider mes intestins. Cette astuce permet de ne pas avoir la sensation de faim et d’éviter les ballonnements. Ce sera très efficace.

Première soirée, je me prépare une tasse de cacao de cérémonie, en conscience et j’installe un petit autel avec les 4 éléments : l’air, le feu, l’eau et la terre et aussi une bougie pour les ancêtres. J’ouvre le rituel en allumant les bougies et en posant mes intentions pour cette semaine. Le cacao permet d’ouvrir le cœur, je souhaite également tourner définitivement la page de mon burn-out, me libérer de mes charges émotionnelles et de mes tentions corporelles qui persistent. J’aurais bien aimé ajouter du miel à mon cacao pour adoucir son amertume, mais je ne peux pas ! Je termine en m’offrant un petit moment avec mon tambour, en peau de cerf, acheté quelques mois auparavant. Je m’évade…

Les deux premiers réveils sont particulièrement difficiles. J’ai les jambes en coton, et je me lève avec précaution. J’ai un peu la nausée et je ressens une grande fatigue physique. Le jus de citron m’aide à retrouver de l’énergie mais je n’apprécie pas son acidité. Ma langue non plus, j’ai mal quand j’avale. C’est normal, elle se détoxine.

Je sillonne mon petit bois mais j’ai très froid, il fait moins de 5°C et le brouillard est dense. Ma maladie de Raynaud n’arrange rien. Je comprends pourquoi on conseille de jeûner plutôt en intersaison… Je rentre vite me réchauffer et je bouquine tranquillement. Un peu de développement personnel !

Et dans mon corps, que se passe-t-il ?

  1. Pendant 24h, mon corps va puiser dans ses réserves de sucre, appelées glycogène, pour obtenir de l’énergie.
  2. Une fois le glycogène épuisé, il va commencer à brûler les graisses stockées pour obtenir de l’énergie, c’est la cétogenèse. Pendant cette phase, qui peut durer jusqu’à 40 jours, l’hormone de la faim est stoppée.
  3. Les cellules commencent à se nettoyer en décomposant les parties endommagées et en les recyclant, un processus appelé autophagie.

J3 et J5 – Je m’offre des massages relaxants et drainants au coin du feu. J’ai besoin de me reconnecter avec mon corps. Malgré la couverture chauffante, j’ai encore un peu froid. Heureusement, je peux compter sur ma grande baignoire en pierre sculptée pour me réchauffer, ouf.

J4 – Je pars faire une randonnée de 8 km à Carlux, petit village perché du Périgord Noir et j’explore les ruines de son château. Pendant le jeûne, il est essentiel de rester actif et de solliciter ses muscles et ses organes comme les intestins, les poumons et la peau. J’avais lu que randonner en jeûne était facile, eh bien, je ne dirais pas ça. Heureusement que mon chien m’aide à gravir les pentes, il y a quand même 200 m de dénivelé ! Faut dire, que je n’ai jamais aimé les côtes…

J5 – Le soleil se décide enfin à pointer son nez. Je m’offre un bain de soleil sur la terrasse, face à la forêt. Du vert et du bleu, ces teintes sont idéales pour la relaxation.

J6 – Dernière journée, je pars randonner sur 8 km avec un dénivelé de 150 m. A mi-parcours, à bout de force, je prends une demi-cuillerée de miel qui est autorisée en jeûne (cela ne casse pas le jeûne). Et là, une explosion de saveur éclate dans ma bouche ! L’absence de nourriture a amplifié mes sens du goût. Hop, me voilà repartie.

Les journées passent vite car mon corps fonctionne au ralenti et tous mes mouvements se font en pleine conscience, dans un rythme différent. Je dors beaucoup. Cependant, la nuit je me réveille tôt. J’en profite pour faire des séances d’auto-hypnose, de Do-In ou de Reiki.

Je clôture la semaine comme je l’ai commencée, avec un rituel au cacao et mon tambour. J’ai beaucoup de gratitude d’avoir offert à mon corps, mon esprit et mon âme cette semaine de détox corporelle mais aussi digitale (même si j’ai envoyé quelques messages à mes proches).

Je n’ai pas eu de grosses crises d’acidose, de détoxication ou émotionnelles, juste quelques larmes et des effets secondaires tels qu’une grande fatigue et des difficultés de concentration, liés à un cerveau au ralenti, ce qui est tout à fait normal.

J7, je fais mes bagages et je savoure mon premier repas à midi : une pomme en compote. Miam. Drôle de sensation de manger sans ressentir la faim. Mais quel plaisir de retrouver le goût des aliments en bouche, une redécouverte. Je suis également soulagée que cette expérience se termine, même si elle s’est très bien passée.

Vient maintenant l’heure de la remontée alimentaire et la réintroduction de fibres, 2 jours de fruits et de légumes, cuits et crus, suivis des céréales, des oeufs, des légumineuses, de la viande, du poisson… Le sel est à éviter en raison des risques de rétention d’eau et il est recommandé de privilégier les légumes bio et locaux. L’objectif de cette remontée alimentaire est aussi de maintenir une cétose, c’est-à-dire une alimentation avec moins de 50 g de glucides, ce qui permet de continuer à puiser dans les graisses et de perdre du poids.

Pourtant, Je rêve d’un plat de spaghetti carbonara… Pendant toute la semaine, des images de recettes ont hanté mon esprit. Je n’avais pas faim, c’était davantage la convivialité et le plaisir de manger qui m’ont manqués. Et le petit carré de chocolat… si réconfortant !

J9, la remontée alimentaire se passe bien et je constate une perte de poids de 5 kg. Les légumes crus me donnent un peu mal au ventre, alors je les évite. Je crois que je ne me suis jamais sentie aussi bien. Je suis en pleine forme et mon moral est au beau fixe. C’est normal, il est scientifiquement prouvé que le jeûne améliore l’humeur (en augmentant la dopamine et la sérotonine) et réduit le cortisol (l’hormone du stress).

Je ressens le désir profond de faire des changements dans ma vie, notamment en adoptant une alimentation plus saine, en mangeant plus lentement et de manière plus consciente. Je veux aussi reprendre le sport et accorder encore plus d’importance à prendre soin de moi et à mon corps.

Je suis prête à me lancer dans de nouveaux projets, d’autant plus que je vais devenir entrepreneure dans deux mois !!